Les causes de la maladie de Crohn sont inconnues à ce jour mais plusieurs facteurs génétiques ou environnementaux semblent avoir une incidence. On sait déjà qu’un dysfonctionnement du système immunitaire est à l’origine des lésions intestinales provoquées par la maladie.
Les agents infectieux
Certains microbes de la flore intestinale pourraient intervenir dans le déclenchement de la maladie, ainsi que le virus de la rougeole et la listeria. On note d’ailleurs que des infections bactériennes respiratoires ou intestinales peuvent précéder le déclenchement de la maladie de Crohn ou la survenue des poussées. Ces infections entrainent une réponse immunitaire dirigée à la fois contre les microbes et contre l’organisme de l’individu lui-même provoquant alors les lésions de l’intestin.
Les facteurs génétiques
Des prédispositions génétiques pourraient avoir une importance dans la maladie de Crohn. En effet, la mutation d’un gène impliqué dans les maladies intestinales a été mise en évidence en 2001 simultanément par deux équipes indépendantes. Il s’agit du NOD2 ou CARD15 selon la nomenclature utilisée, localisé sur le chromosome 16. La protéine synthétisée à partir de ce gène est à l’origine de l’activation et de l’emballement de la réponse inflammatoire. On estime que le gène CARD15/NOD2 représente environ 20% de la prédisposition génétique à la maladie de Crohn
Des études montrent d’ailleurs que le risque de développer la maladie est plus élevé par rapport à la population générale en cas d’antécédents familiaux. Le risque est important si un parent est atteint par la maladie et davantage encore si c’est une soeur ou un frère. Dans 10 % des cas, plusieurs membres d’une même famille sont atteints par la maladie de Crohn.
On note par ailleurs des prédispositions ethniques. Aux Etats-Unis par exemple, la prévalence de la maladie (mesure statistique médicale d’une population) semble être plus importante chez les juifs européens que chez les hispaniques et les asiatiques.
Les facteurs environnementaux
D’autres facteurs liés à l’environnement seraient également impliqués dans le désordre immunitaire provoqué par la maladie de Crohn. Ainsi, le risque de développer la maladie est deux plus élevé chez les fumeurs. Ces derniers connaissent une évolution plus sévère des poussées ainsi qu’un recours plus fréquents aux traitements corticoïdes et immunosuppresseurs. Chez ces patients, les interventions chirurgicales avec récidives post-opératoires sont aussi plus nombreuses. L’arrêt du tabac est donc fortement recommandé. Il permet de limiter les rechutes, les recours à la chirurgie et aux traitements immunosuppresseurs.
Par ailleurs, paradoxalement, l’amélioration des conditions d’hygiène dans les pays industrialisés pourrait réduire l’exposition aux agents infectieux dans l’enfance et induire chez l’adulte une fragilité immunitaire. Cette situation favoriserait la survenue de maladies auto-immunes comme la maladie de Crohn notamment.
Les autres facteurs
D’autres facteurs pourraient intervenir dans le déclenchement de la maladie mais leurs rôles n’ont pas été clairement démontrés.
- Alimentation : le rôle de l’alimentation reste incertain dans la survenue de la maladie de Crohn car aucun facteur alimentaire n’a jusqu’à présent été identifié.
- Stress : le stress est le plus souvent un facteur associé mais son rôle déclenchant n’est pas prouvé.
- Médicaments : l’aspirine et les anti-inflammatoires peuvent révéler la maladie ou déclencher une poussée.
- Soleil et vitamine D : une étude montrerait une réduction significative de l’incidence de la maladie chez les femmes présentant une exposition élevée au soleil et une alimentation riche en vitamine D. La maladie de Crohn est d’ailleurs moins fréquente dans les régions ensoleillées.